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7eme Chance

Le pôle Nord se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe, voire quatre fois plus

5 Janvier 2022 Publié dans #Glaciers, #Anomalies, #Effondrement

Le pôle Nord se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe, voire quatre fois plus

Le pôle Nord se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe, voire quatre fois plus, selon les derniers travaux de chercheurs estimant que les précédents chiffres ont été sous-estimés. Le Groenland inquiète aussi les scientifiques. Dans le reste des régions arctiques, les changements sont rapides : la toundra verdit à vue d’œil, les incendies se multiplient, le pergélisol – ces sols gelés en permanence – dégèle, relâchant le carbone qu’il contient. Le retrait des glaciers et la fonte du pergélisol entraînent des risques accrus.
Les nouvelles ne sont guère meilleures en provenance de l’autre extrémité du monde. Dans l’ouest de l’Antarctique, le glacier Thwaites, un mastodonte de 120 kilomètres de large et de 600 kilomètres de long, est de plus en plus fragile.
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2021-12-17 Le réchauffement climatique déstabilise plus que jamais les pôles, Le Monde, Audrey Garric
Les pôles se dérèglent toujours plus rapidement sous l’effet du changement climatique causé par les activités humaines.
Au nord, l’Arctique est propulsé dans un état radicalement différent de celui dans lequel il se trouvait il y a seulement quelques décennies, avec la neige et la glace qui laissent place à une végétation plus luxuriante et des vagues de chaleur plus fréquentes.
Au sud, l’Antarctique risque de voir une partie de l’un de ses principaux glaciers se désintégrer d’ici cinq ans, accélérant la débâcle des glaces. 
Une série de travaux scientifiques, présentés mardi 14 décembre au cours de la réunion d’automne de l’Union américaine de géophysique, décrit ces changements pour beaucoup irréversibles.
Le rapport annuel « Arctic Report Card », réalisé par 111 scientifiques de douze pays, montre un pôle Nord qui se transforme de manière « alarmante et indéniable ». Entre octobre et décembre 2020, l’Arctique a connu son automne le plus chaud depuis 1900, et l’année complète (octobre 2020-septembre 2021) est la septième plus chaude jamais enregistrée.

Le pôle Nord se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe, voire quatre fois plus, selon les derniers travaux de chercheurs estimant que les précédents chiffres ont été sous-estimés.
En cause, un phénomène appelé « amplification arctique » qui fonctionne comme un cercle vicieux : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Il en découle une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à leur tour, accélèrent la fonte.
Conséquence : la disparition de la banquise arctique s’accélère. Elle n’a pas battu de record cette année en termes de superficie mais de volume : en avril, ce dernier a atteint son niveau le plus bas depuis le début des enregistrements en 2010. La banquise était, en effet, plus fine que les années précédentes, avec bien moins de glace ancienne, ce qui la rend plus vulnérable. Cette fonte s’inscrit dans une tendance lourde : les quinze dernières années sont toutes celles avec le moins de surface de glace de mer.

Le Groenland inquiète aussi les scientifiques. Celui-ci a expérimenté trois épisodes de « fonte extrême » en juillet et en août. Mi-août, de la pluie – et non de la neige – a été observée pour la première fois au sommet de la calotte glaciaire, à plus de 3.000 mètres d’altitude.
Dans le reste des régions arctiques, les changements sont rapides : la toundra verdit à vue d’œil, les incendies se multiplient, le pergélisol – ces sols gelés en permanence – dégèle, relâchant le carbone qu’il contient. Le retrait des glaciers et la fonte du pergélisol entraînent des risques accrus – glissements de terrain, inondations, etc. – pour les 5 millions d’habitants vivant dans ces régions. Le développement du trafic maritime, permis par la disparition de la banquise, provoque une augmentation du nombre d’ordures et de débris qui s’accumulent le long des côtes et une hausse du bruit dans l’océan, perturbant les mammifères marins.
Enfin, un effet moins connu du réchauffement réside dans la colonisation de l’ouest de l’Alaska par les castors, sous l’effet de conditions plus favorables – davantage de végétation, un printemps plus précoce et une hausse du débit des cours d’eau en hiver. La création de barrages et de nouveaux étangs par ces rongeurs inonde de nouvelles parties de la toundra, ce qui dégèle le pergélisol.

« La situation est très grave »
Ces changements ne se limitent pas à l’Arctique. « La fonte des glaciers entraîne une élévation du niveau de la mer, qui provoque des inondations et des dommages aux infrastructures littorales. Le dégel du pergélisol accentue le réchauffement et les changements dans la banquise influencent également le mouvement et la force des tempêtes dans les basses latitudes », indique Twila Moon, glaciologue au National Snow and Ice Data Center et l’une des principales autrices de l’« Arctic Report Card ».

Les nouvelles ne sont guère meilleures en provenance de l’autre extrémité du monde. Dans l’ouest de l’Antarctique, le glacier Thwaites, un mastodonte de 120 kilomètres de large et de 600 kilomètres de long, est de plus en plus fragile.[1]
Une équipe de scientifiques américains et britanniques a découvert une série des fissures alarmantes, en surface et en profondeur, qui progressent sur la dernière plate-forme flottante du glacier. Elle pourrait s’effondrer « dans un délai de cinq ans seulement », écrivent les glaciologues.
Un scénario très inquiétant, alors que les plates-formes flottantes font office de contreforts ou de « bouchons » pour les glaciers qui sont en amont. Libéré de cette contrainte, Thwaites verrait son écoulement augmenter vers la mer, c’est-à-dire qu’il perdrait davantage de glace. « Or ce glacier est au bord d’un point de bascule », prévient Catherine Ritz, glaciologue à l’Institut des géosciences de l’environnement. Il a déjà perdu beaucoup de volume, notamment en raison de courants sous-marins plus chauds qui grignotent la base de sa plate-forme.
« La situation est très grave en Antarctique de l’Ouest. Si Thwaites disparaît, c’est tout l’Antarctique de l’Ouest qui disparaît », ajoute la scientifique. Un effondrement de Thwaites entraînerait une élévation du niveau des mers de 65 cm, tandis que la disparition de l’Antarctique de l’Ouest, à l’échelle de plusieurs siècles voire un millénaire, pourrait faire grimper les océans de plus de 3 mètres.
https://www.lemonde.fr/.../le-rechauffement-climatique...
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[1] 2021-12-14 Surveillance Banquise Artique
2021-12-13 Antarctica’s Thwaites Glacier ice shelf could collapse within five years, American Geophysical Union, Sciences News, Carolyn Gramling
Traduction : DeepL
La disparition d'un glacier de l'Antarctique occidental constitue la plus grande menace d'élévation du niveau de la mer avant 2100. Une plate-forme de glace qui le retient de la mer pourrait s'effondrer d'ici trois à cinq ans, ont rapporté des scientifiques le 13 décembre lors de la réunion d'automne de l'American Geophysical Union à la Nouvelle-Orléans, par Par Carolyn Gramling le 13 decembre 2021.
Le glacier Thwaites est « l'un des plus grands et des plus hauts glaciers de l'Antarctique - il est énorme », a déclaré à la presse Ted Scambos, glaciologue à l'Institut coopératif de recherche en sciences environnementales de Boulder, au Colorado. D'une largeur de 120 kilomètres, le glacier a à peu près la taille de la Floride, et s'il tombait dans l'océan, il ferait monter le niveau des mers de 65 centimètres, soit plus de deux pieds. À l'heure actuelle, sa fonte est responsable d'environ 4% de l'élévation du niveau de la mer dans le monde.
Mais une grande partie du glacier est sur le point de perdre son emprise fragile sur le plancher océanique, ce qui accélérera considérablement son glissement vers la mer, selon les chercheurs.
Depuis 2004 environ, le tiers oriental du Thwaites est soutenu par une plate-forme de glace flottante, une extension du glacier qui s'avance dans la mer. À l'heure actuelle, la partie inférieure de cette plateforme de glace est logée contre une montagne sous-marine située à environ 50 kilomètres au large. Ce point d'ancrage aide essentiellement à maintenir toute la masse de glace en place.
Mais les données recueillies par les chercheurs sous et autour de la plate-forme au cours des deux dernières années suggèrent que ce point d'appui ne tiendra pas longtemps. Les eaux chaudes de l'océan rongent inexorablement la glace par en dessous (SN : 4/9/21 ; SN : 9/9/20).
À mesure que la plate-forme de glace du glacier perd de sa masse, elle recule vers l'intérieur des terres et finira par se retirer complètement derrière la montagne sous-marine qui la maintient en place. Pendant ce temps, les fractures et les crevasses, élargies par ces eaux, se faufilent rapidement à travers la glace comme des fissures dans le pare-brise d'une voiture, la brisant et l'affaiblissant. 
Selon Erin Pettit, glaciologue à l'université d'État de l'Oregon à Corvallis, cette combinaison mortelle de fonte par le bas, d'éclatement de la glace et de perte d'adhérence au point d'ancrage pousse la plate-forme de glace vers un effondrement imminent, d'ici trois à cinq ans seulement. Et « l'effondrement de cette plate-forme de glace entraînera une augmentation directe de l'élévation du niveau de la mer, assez rapidement, a ajouté Mme Pettit. C'est un peu déstabilisant ».

Les données satellitaires montrent qu'au cours des 30 dernières années, le flux du glacier Thwaites à travers les terres et vers la mer a presque doublé de rythme. L'effondrement de ce « glacier apocalyptique » modifierait à lui seul le niveau des mers de manière significative, mais sa chute déstabiliserait également d'autres glaciers de l'Antarctique occidental, entraînant davantage de glace dans l'océan et augmentant encore le niveau des mers.

Cela fait de Thwaites « l'endroit le plus important à étudier pour l'élévation du niveau de la mer à court terme », a déclaré Scambos. Ainsi, en 2018, des chercheurs des États-Unis et du Royaume-Uni se sont lancés dans un projet commun de cinq ans pour étudier intensivement le glacier et tenter d'anticiper son avenir imminent en plantant des instruments au sommet, à l'intérieur, sous le glacier ainsi qu'au large de celui-ci.
Cette approche globale de l'étude du Thwaites a conduit à d'autres découvertes rapides, notamment les premières observations de l'océan et des conditions de fonte dans la zone d'ancrage d'un glacier, là où le glacier terrestre commence à se transformer en une plate-forme de glace flottante. Les scientifiques ont également observé comment la montée et la descente des marées océaniques peuvent accélérer la fonte, en pompant les eaux chaudes plus loin sous la glace et en créant de nouveaux canaux de fonte et de nouvelles crevasses dans la partie inférieure de la glace.
Alors que le glacier Thwaites et d'autres glaciers se retirent vers l'intérieur des terres, certains scientifiques se demandent s'ils ne pourraient pas former de très hautes falaises de glace le long du bord de l'océan - et la chute potentielle de tels blocs massifs de glace dans la mer pourrait entraîner une élévation rapide et dévastatrice du niveau de la mer, une hypothèse connue sous le nom d'instabilité des falaises de glace marine (SN : 2/6/19). La probabilité d'un tel effondrement dépend de la compréhension de la physique et de la dynamique du comportement de la glace, un sujet sur lequel les scientifiques n'ont historiquement que très peu de connaissances (SN : 9/23/20).

La collaboration Thwaites s'attaque également à ce problème. En simulant la poursuite du retrait du glacier Thwaites, la glaciologue Anna Crawford de l'université de St Andrews en Écosse et ses collègues ont découvert que si la forme du terrain sous le glacier s'enfonce suffisamment à certains endroits, cela pourrait donner lieu à de très hautes falaises de glace - mais, selon eux, la glace elle-même pourrait aussi se déformer et s'amincir suffisamment pour rendre difficile la formation de hautes falaises de glace.
La collaboration n'en est qu'à mi-chemin, mais ces données promettent déjà d'aider les scientifiques à mieux estimer l'avenir à court terme de Thwaites, notamment la rapidité et l'ampleur de sa chute, a déclaré M. Scambos. « Nous observons un monde qui fait des choses que nous n'avons jamais vraiment vues auparavant, parce que nous influençons le climat extrêmement rapidement avec les émissions de dioxyde de carbone, a-t-il ajouté. C'est décourageant. »
Provenant de FB/Near term human extinction evidence group

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