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7eme Chance

En Sibérie, d'importantes quantités de N2O s'échappent du pergélisol

6 Janvier 2022 Publié dans #Glaciers

"Le dégel du pergélisol est un processus qui tend à amplifier le réchauffement climatique. En effet, la matière organique qui était jusqu’alors préservée par le gel commence à être dégradée par tout un spectre de bactéries et de micro-organismes. Or, ce phénomène analogue à la respiration relâche d’importantes quantités de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) dans l’atmosphère.

Les chercheurs ont découvert que d’importantes émissions de protoxyde d’azote (N2O), un autre gaz à effet de serre, se sont développées dans certains domaines de Sibérie orientale au cours des dernières années. Aussi, les flux mesurés sur les rives des fleuves de la Lena et de la Kolyma ont atteint dix à cent fois le seuil habituel pour ces régions où l’on supposait que le cycle de l’azote était extrêmement lent.

Dans leur étude, les scientifiques expliquent que ce type de pergélisol, nommé Yedoma, date de la fin du Pléistocène et contient d’importantes quantités de matière organique. Couvrant plus d’un million de kilomètres carrés entre la Sibérie et l’Alaska, il est en outre particulièrement vulnérable au dégel, car riche en glace. Or, le fait d’observer d’importantes bouffées de N2O s’en échapper est très inquiétant, car le gaz en question est près de trois cents fois plus puissant que le CO2 en termes d’effet de serre additionnel. Enfin, il participe également à la dégradation de la couche d’ozone.

Mais pourquoi ces rejets de protoxyde d’azote ? La réponse tient au fait qu’après avoir dégelé, les sédiments sèchent et regagnent en stabilité, ce qui conduit à un renouvellement de la communauté microbienne. On observe alors plus de micro-organismes générateurs des précurseurs du N2O, mais moins qui en consomment. « Nos résultats mettent en évidence l’importance de la disponibilité croissante d’azote provenant du dégel du pergélisol de Yedoma, provoquant une rétroaction climatique positive en Arctique sous la forme d’émissions de N2O », rapporte ainsi l’étude dans son résumé."

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