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7eme Chance

La difficile estimation du pic des métaux

30 Juillet 2021 Publié dans #Ressources

Dans une étude récente, l’ingénieur pétrolier Jean Laherrère, connu pour avoir popularisé la notion de pic pétrolier, s’est attaqué à l’épineuse question du pic des métaux. Ses conclusions, admet-il lui-même, doivent être manipulées avec prudence, parce que les réserves mondiales de métaux demeurent mal connues et que les rares sources disponibles tendent à se contredire. Le principal intérêt de cette étude consiste au final à voir l’auteur confronter les données et les soumettre à son jugement critique.

Le projet de Jean Laherrère semblait simple au départ : réaliser une linéarisation de Hubbert pour plusieurs métaux stratégiques afin de déterminer la date de leur pic de production, puis le taux de déclin par la suite. Cette méthode empirique est utilisée avec succès pour prédire l’évolution de la production pétrolière. Elle consiste, en résumé, à reporter le taux de croissance de la production d’une ressource sur une courbe normale (au sens statistique du terme) pour déterminer le moment le plus probable du pic de production. En associant cette donnée à la quantité ultimement récupérable (l’ultime, la quantité totale qui sera produite sur la totalité du cycle de vie d’une ressource) il est possible de déterminer le niveau de production au sommet, puis le rythme annuel de déclin de la production par la suite.

Le chercheur s’est toutefois heurté à de sérieux problèmes de disponibilité des données, qu’il détaille dans son étude. D’abord, il n’existe pour ainsi dire que deux sources dans le monde : le USGS (US Geological Suvery) et le BGS (British Geological Survey). Non seulement leurs données ne s’accordent pas toujours, mais en plus elles ont parfois été révisées de manière brutale. Autre problème : il n’existe pas de statistiques sur de très longues durées, les tableaux publiés ne couvrant que les dernières années.

De plus, on ne sait pas toujours très bien ce que couvrent les données de production. Dans le cas de l’aluminium, par exemple, les données couvrent parfois le minerai de base, la bauxite, parfois le concentré prêt au raffinage, l’alumine, et parfois l’aluminium fini lui-même. De plus, il est difficile de déterminer quelle est la part de l’aluminium recyclé dans la production mondiale d’aluminium. Il semblerait que le recyclage de tout l’aluminium immobilisé dans ses divers usages couvrirait 24 ans de consommation au niveau actuel.

Dans d’autres cas, c’est le caractère cyclique de l’industrie qui pose problème. La production mondiale de chrome, par exemple, a varié abruptement ces dernières années. Ceci rend la tendance difficile à discerner et la date du pic ou l’ultime difficile à établir. Pour certains métaux, Jean Laherrère a étudié séparément deux, voire trois hypothèses

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