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7eme Chance

Les trois thermomètres de l'action contre le réchauffement climatique

20 Janvier 2020 Publié dans #CO2, #Etudes, #Gaz à effet de Serre, #Mode de Vie

Extrait : 

"Les rejets de CO2 provenant des énergies fossiles et des procédés industriels composent près de 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nous enseignent les rapports du GIEC. Pour chaque pays, il existe trois façons de les mesurer : l’empreinte carbone territoriale calcule les rejets de CO2 à l’intérieur des frontières d’un pays ; l’empreinte de consommation, ceux résultant des usages finaux de biens et services ; et l’empreinte d’extraction, ceux issus de l’extraction d’énergie fossile.

Ces trois empreintes ne s’additionnent pas. Elles constituent trois thermomètres bien distincts, donnant des images qui peuvent être assez différentes : en 2017, l’empreinte carbone territoriale de la France était, par exemple, de 5,3 tonnes de CO2 par habitant, pour une empreinte de consommation de 7,1 tonnes et une empreinte d’extraction de 0,03 tonne.

Leur complémentarité éclaire les enjeux de la décarbonation des économies.

L’empreinte territoriale
Le thermomètre communément utilisé pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre d’un pays est l’inventaire national, réalisé en France par le Centre interprofessionnel technique de la pollution atmosphérique (Citepa).

Lors des COP, c’est lui qu’on utilise pour négocier les engagements des différents pays. Chaque État est souverain sur son territoire et donc directement responsable de son empreinte territoriale. Un système de « monitoring, reporting, verification », encore embryonnaire pour la majorité des pays en développement, devrait se mettre en place dans le cadre de l’accord de Paris pour mieux suivre ces réalisations.

Ces inventaires sont calculés à partir de méthodes harmonisées par le GIEC. La partie la plus robuste est celle concernant le CO2 d’origine énergétique ou résultant de procédés industriels. Les marges d’incertitude sont bien plus faibles que pour les émissions et les absorptions liées à l’agriculture et à la forêt.

La récente édition du Global Carbon Budget donne une image complète de ces empreintes territoriales dans le monde jusqu’en 2018. Cette année-là, les rejets de CO2 dans l’atmosphère résultant de l’usage d’énergie fossile et de procédés industriels ont atteint 36,5 gigatonnes de CO2, soit 4,8 tonnes par habitant : ce qu’on émet en produisant 3 tonnes d’acier ou en roulant 20 000 km dans une voiture de moyenne gamme. Les quatre premiers émetteurs – Chine, États-Unis, Union européenne, Inde – contribuent pour un peu plus de 60 % à ces rejets, mais connaissent des évolutions contrastées.

L’Union européenne est la première à avoir atteint son pic d’émissions en 1980. Son poids relatif a depuis décliné pour représenter moins de 10 % du total mondial. Les États-Unis l’ont atteint en 2005, avec la révolution du gaz de schiste qui a chassé le charbon de la production électrique. Malgré tous ses efforts, Donald Trump n’est pas parvenu à inverser la tendance…

On a pu penser que la Chine atteignait à son tour son pic avec la stabilisation de ses émissions entre 2014 et 2016. Un diagnostic contredit par la reprise observée depuis 2016. Malgré un niveau d’émissions par tête de seulement 2 tonnes de CO2, l’Inde est devenue le quatrième émetteur mondial et ne devrait pas tarder à dépasser l’Europe.

Depuis 2010, c’est dans le bloc du « reste du monde » que les émissions de CO2 se son accrues le plus rapidement, avec deux groupes très dynamiques : le Proche-Orient et la Russie, d’une part, les autres économies émergentes d’Asie d’autre part. L’Afrique au sud du Sahara pèse encore très peu, la majorité de la population restant tributaire de la biomasse traditionnelle (hors Afrique du Sud), mais son poids pourrait fortement augmenter si le continent reproduit les schémas historiques de développement basés sur l’énergie fossile."

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