Yves Cochet : «L’humanité pourrait avoir disparu en 2050»
extrait :
"Alors, c’est bientôt la fin du monde ?
YVES COCHET. Je dirais oui. Evidemment, personne ne peut en être sûr. Mais il y a une chance sur deux que l’humanité n’existe plus en 2050. C’est déjà énorme. C’est du très sérieux.
A quoi ressemblerait cette fin ?
Elle peut d’abord prendre la forme d’une guerre liée à la raréfaction des ressources. Ou provenir d’épidémies dues à une insécurité sanitaire – le moustique-tigre remonte les latitudes, amenant le chikungunya ou la dengue –, ou de famines. Tout peut se mêler, rapidement et massivement. Fred Vargas dit que 75 % de la population va mourir d’ici à 2060. Au lieu d’être 10 milliards en 2050, ce que prévoit l’ONU, on ne sera que 2 ou 3 milliards. Donc, soit on sera mort, soit on aura des proches, des amis morts. Ce sera une espèce de tristesse, de dépression mondiale.
Tout cela à cause du réchauffement climatique ?
Pas seulement. Selon les instituts de recherche, jusqu’à 24 paramètres peuvent entrer en jeu, comme la qualité et la quantité de l’eau potable, les cycles du phosphore et de l’azote, les émissions de méthane dues à la fonte du pergélisol (NDLR : : des terres normalement gelées toute l’année)… Il pourrait y avoir, autour de 2026-2028, une hausse brutale de la température de 1 °C en seulement deux ans, alors qu’elle a augmenté de 1,2 °C depuis 1750 et la révolution industrielle.
Il doit bien y avoir une solution ?
Les alarmistes lancent des appels dans les journaux. Juliette Binoche et Aurélien Barrau disent au gouvernement, à l’Europe, à l’ONU : faites quelque chose, vous, les puissants ! Un peu comme Brigitte Bardot avec les bébés phoques, il y a quarante ans. Leur constat est presque le même que le mien, mais ils font confiance aux pouvoirs publics pour tout changer. Moi, je n’y crois plus. Pour les effondristes comme moi, il n’y a pas de bonne solution. Il est hélas trop tard pour la transition écologique et la croissance verte. On peut quand même minimiser le nombre de morts. Au lieu d’en avoir 4 milliards dans les trente ans, on en aura peut-être 3,5 milliards, en faisant des bio-régions résilientes.
Ce n’est pas vraiment le programme d’Europe Ecologie - Les Verts…
Yannick Jadot ne parle pas d’effondrement. Il croit à la croissance verte.
Que faire, alors ?
Agir local, aller voir ses voisins. Vos voisins, cela peut être 50 personnes, 500 personnes, beaucoup plus. Un exemple : la région du Rojava, dans le nord de la Syrie, est occupée par les Kurdes. Ils sont quelques millions, entre les Turcs, qui les détestent, et le régime syrien, qui les déteste aussi. Ils sont le plus autonomes possible pour la nourriture et l’énergie. Car c’est le cœur du problème. Sans la nourriture et l’énergie, vous êtes mort. Si Rungis s’effondre, à Paris, en trois jours, c’est la guerre civile."
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